HAÏTI MAGAZINE par DÈYÈ MÒN ENFO

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#40 - Jacmel en fête pour le drapeau

#40 - Jacmel en fête pour le drapeau

Le bicolore rayonne dans le Sud-Est, du théâtre pour la paix à Port-au-Prince qui connait un petit répit et Watson-G plaide sa cause

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mai 29, 2024
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HAÏTI MAGAZINE par DÈYÈ MÒN ENFO
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#40 - Jacmel en fête pour le drapeau
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Des écolières dans les rues de Jacmel le 18 mai dernier. Photo : Jean Elie Fortiné/Dèyè Mòn Enfo

Le drapeau haïtien, emblème de la liberté, a été célébré avec ferveur à travers tout le pays le 18 mai dernier. À Jacmel, comme dans de nombreuses autres villes, des élèves ont défilé dans les rues le matin, brandissant fièrement leurs drapeaux.

Tout ça et bien plus dans l’édition #40 de HAÏTI MAGAZINE par DÈYÈ MÒN ENFO, collectif de journalistes et de professionnel·les des médias basé·es en Haïti.

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Mot de la rédaction : dans les dernières semaines, une partie de l’équipe de Dèyè Mòn Enfo est partie dans les montagnes derrière Port-au-Prince pour visiter le département du Sud-Est. Toute une aventure dont on vous présentera les coulisses en photos dans notre prochaine édition.

Etienne Côté-Paluck

Sommaire

  1. Le bicolore rayonne dans le Sud-Est

  2. Théâtre pour la paix : les enfants en scène avec le BIT-Haïti

  3. Vidéoclip de la semaine : Nou tout ki lakoz par Watson-G

  4. ‘The gangs are in charge’: Haiti’s outgunned police fight a desperate rear defence

  5. Petit répit à Port-au-Prince

  6. Revues de presse de la semaine

Le bicolore rayonne dans le Sud-Est

Des élèves dans les rues de Jacmel le 18 mai. Photo : Jean Elie Fortiné/Dèyè Mòn Enfo

Le bicolore haïtien est plus qu’un simple drapeau. À l’aube de l’indépendance, les chefs de la révolution haïtienne ont adopté ce symbole, en congrès, le 18 mai 1803. Depuis, il est source de fierté et l’ultime symbole de la liberté.

Grande parade à Jacmel pour célébrer le drapeau haïtien. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Chaque année, des jeunes envahissent les rues en uniforme. Des parades sont organisées, souvent accompagnées de fanfares de cuivres ou de haut-parleurs installés sur des camions.

Des élèves dans la rue à Jacmel le 18 mai. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Encore cette année, la marche a été menée par les élèves du Lycée public de Jacmel. Certains d’entre eux en ont profité pour réclamer, à travers entre autres des entrevues avec les journalistes, plus de professeurs ainsi de meilleures conditions, espérant aussi connaître une ambiance plus festive l’année prochaine.

Des jeunes filment une vidéo pour critiquer les conditions dans lesquelles se trouve leurs écoles ainsi que la ville en ce 18 mai 2024. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

En soirée, partout au pays et dans la région de Jacmel, des gens se réunissaient pour partager un verre, en ce jour qui est également congé national.

Les célébrations diurnes à Jacmel (1-8); une foule réunie en soirée à Marigot (9). Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo
Une jeune fille venue célébrer le drapeau le 18 mai dernier à Jacmel. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

La fête du drapeau commémorée à Cap-Haïtien - Le National

Kominote Ayisyen Atlanta Selebre Fèt Drapo - VOA Nouvel

La province a bien fêté le drapeau - Le Nouvelliste

18 mai: les jeunes ont sauvé la fête du drapeau aux Gonaïves - Le Nouvelliste

tidezod
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Un bateau mis à l'eau le 18 mai à Cayes-Jacmel. Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Théâtre pour la paix : les enfants en scène avec le BIT-Haïti

Jour du drapeau à l’occasion de l’atelier du BIT, avec 11 adolescentes et adolescents. Photo : Carlin Trezil/BIT

La Brigade d’intervention théâtrale (BIT-Haïti) a présenté vendredi dernier le spectacle de clôture d’un atelier de théâtre avec 11 adolescent·es de 11 à 13 ans, habitant des camps de personnes déplacées à Port-au-Prince. Ils ont créé et joué une série de scènes touchantes sur leur réalité.

La rare présence de l’État et les attaques des groupes armés à Carrefour-Feuilles, d’où proviennent la plupart d’entre eux et elles, ont laissé des marques profondes dans leur esprit, tout comme les dures conditions de vie des camps. Ces adolescent·es logent en effet dans deux institutions publiques transformées pour les loger : le Lycée Marie-Jeanne et l’École nationale Colbert Lochard.

Ils ont fréquenté l’école le matin et rejoint leur atelier l’après-midi. Ces ateliers étaient dirigés par les comédiennes et metteuses en scène Jenny Cadet et Stéphanie François, qui est aussi psychoéducatrice.

« Beaucoup d’enfants ont pleuré durant le spectacle, car leurs parents pleuraient en les voyant », raconte Eliezer Guérismé, directeur artistique de la Brigade d’intervention théâtrale - Haïti, à Dèyè Mòn Enfo.

Le spectacle de théâtre vendredi (1-3) et des souvenirs des ateliers (4-6). Photos : Carlin Trezil/BIT

Forced to rebuild a life at 12, a Haitian girl joins thousands seeking an escape from gang violence - AP News

Rencontre avec Angy Desravines autour du lancement du projet « Teyat Kwape Vyolans » - Le Nouvelliste

Vidéoclip de la semaine

Nou tout ki lakoz - Watson-G

Les chansons réflexives de Watson-G connaissent un grand succès en ces temps difficiles. Sa nouvelle pièce « Nou tout se lakoz » (Nous sommes tous responsables) est un plaidoyer adressé aux policiers.

Dans cette chanson, sur un air mélancolique, l’artiste raconte qu’il se trouve pris entre deux feux. Il se considère comme victime à la fois des bandits et des policiers, et se demande où sont ces derniers quand les gens ont besoin d’aide.

« Est-ce que c’est parce qu’il manque de formation à l’Académie [de police], que les bandits nous [la population] ciblent toujours en premier ? », s’interroge-t-il.

Les groupes armés organisent parfois des concerts dans les territoires qu’ils contrôlent. Les DJ, rappeurs et chanteurs adulés par la jeunesse y sont souvent invités. Refuser une telle invitation pourrait mettre leur vie ou celle de leur famille en danger, justifient les musiciens concernés.

« Les bandits me menacent, la police me menace », explique Watson-G dans la chanson.

Watson-G aurait en effet joué en concert le 18 mai, lors de la fête du drapeau à Canaan, fief du groupe armé dirigé par celui qu’on surnomme Jeff, en banlieue nord. Une image de ce concert a circulé chez certains policiers, selon une vidéo en ligne qui mettait le chanteur en garde. Quelques jours plus tard, cette chanson a été publiée sur les comptes officiels de l’artiste, suivie quelques heures après par le vidéoclip.

Au moins deux rappeurs, H-Taliban et ASAP-Jesus, cités dans la chanson, sont décédés, cette année, en revenant d’un concert. Plusieurs animateurs de radio célèbres ont même laissé entendre qu’un policier en civil pourrait être impliqué dans le meurtre de H-Talibam.

« Je vais abandonner. Je vais retourner à mon plan A, je ne prendrai pas les armes, ou bien je vais quitter le pays. »

Extrait de Nou tout ki lakoz

Sorti vendredi dernier, le vidéoclip a déjà été visionné près d’un demi-million de fois sur YouTube.

Chronique à L’effet Pogonat sur ICI Musique la semaine dernière.

‘The gangs are in charge’: Haiti’s outgunned police fight a desperate rear defence

Reportage signé par un membre de l’équipe de Dèyè Mòn Enfo pour le quotidien The Guardian, porant sur les policiers haïtiens.

With violent insurrectionists in charge of 80% of the capital, Haiti’s police cling to their mission in the face of deadly odds

Etienne Côté-Paluck in Port-au-Prince and Tom Phillips

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Petit répit à Port-au-Prince

Un véhicule de la Police nationale d’Haïti (PNH) devant le drapeau haïtien du Champs-de-Mars, le 4 mai dernier. Photo : Jean Elie Fortiné

Alors que l’arrivée de la force étrangère en Haïti semble de plus en plus inévitable, les bandes armées de la capitale ont commencé à détruire des infrastructures policières des territoires qu’elles contrôlent. Pendant ce temps, les quartiers encore libres vivent un moment de répit, à l’exception de Solino et de ses environs, ainsi que de Gressier. Des écoles ont rouvert leurs portes et certaines fêtes ont été organisées dans certains quartiers de Port-au-Prince à l’occasion du 18 mai.

La semaine dernière, dans la partie sud de la ville, toujours sous le contrôle de groupes armés, le commissariat de Martissant a été en grande partie démoli, selon des vidéos diffusées en ligne. Un quai a aussi été construit devant le quartier Village de Dieu, selon un reportage du magazine Ayibopost, à l’aide d’un drone qui leur permet d’observer certaines zones hors du contrôle de la police.

Exclusif | Izo construit un wharf en attente des Kenyans - Ayibopost

Destruction du Sous-commissariat de Martissant 1 par des gangs armés - Loop Haiti

Haïti - FLASH : Des gangs inquiets de l’arrivée de la force multinationale - HaitiLibre.com

Dans la même veine, ces derniers jours, en banlieue nord, la prison civile de Croix-des-Bouquets, la deuxième plus importante du genre dans la région de Port-au-Prince, est passée sous une pelle mécanique. Construite par le gouvernement canadien, elle avait été inaugurée en octobre 2012. Elle située sur un territoire tombé aux mains d’un groupe armé en mars dernier, tout comme le commissariat de Croix-des-Bouquets, une ville maintenant presque entièrement située hors du contrôle de l’État haïtien.

C’était donc surprenant d’apprendre cette semaine que deux citoyens américains y séjournaient encore. Ils ont malheureusement été assassinés de même que le directeur local de leur organisation fondée par des parents de ce couple évangéliste.

Une analyse des groupes armés, du rôle des États-Unis et de la mission multinationale: dans le balado Ça s’explique avec un membre de l’équipe de Dèyè Mòn Enfo.

Le port commercial et l’Autorité portuaire nationale (APN) ont repris leurs activités derrière de grandes barrières, surveillées par des hommes armés jusqu’aux dents. Les entrées et sorties des camions-remorques restent périlleuses. Ils sont régulièrement détournés. Plusieurs groupes armés différents participent maintenant à ces opérations.

Entrevue à l’émission Midi Info de Radio-Canada Première

L’équipe DÈYÈ MÒN ENFO

Photo-journalistes : Francillon Laguerre, Sonson Thelusma, Andoo Lafond, Milot Andris, Patrick Payin
Comité éditorial : Etienne Côté-Paluck, Jean Elie Fortiné, Jean-Paul Saint-Fleur
Stagiaires : Wilky Andris, Donley Jean Simon
Collaboration spéciale : Stéphanie Tourillon-Gingras, Carlin Trezil, Mateo Fortin Lubin
Partenaires médiatiques : Centre à la Une, J-COM, Nord-Est Info
Partenaire institutionnel : Kay Fanm, Mouka.ht

À quoi sert votre contribution ?

Votre appui mensuel permet de financer la production et de rétribuer les collaborateurs de DÈYÈ MÒN ENFO dans les communes de Cité-Soleil, de Port-au-Prince et de Cayes-Jacmel. De plus, des dons sont régulièrement distribués pour frais médicaux, frais scolaires et autres urgences auprès de ces communautés.

Revues de presse de la semaine

Revue de presse - Culture et patrimoine

  • Legacy in Continuum Exhibition, une exposition pour célébrer les 50 ans du « Mouvement St Soleil » - Le Nouvelliste

  • Benita Jacques et son film sont au festival de Cannes - Le Nouvelliste

  • Vie, splendeur & solitude de Samuel Mésène - Le Nouvelliste

  • Lancement de la 100e édition de Livres en liberté aux Cayes - Le Nouvelliste

  • Culture : 30e anniversaire de la mort de Master Dji, figure emblématique du rap créole en Haïti - AlterPresse

  • Musique: « We are ready », persiste et signe Djapot - Le Nouvelliste

  • Sur les rythmes du rara-tech, découvrez Kolo et son EP « Clever Child » - Le Nouvelliste

  • Recueil de témoignages des artistes sur les 80 ans de traversée du Centre d'Art - Le Nouvelliste

  • Fwa Liv nan Little Haiti Mete Literati Ayisyen an Valè - VOA Nouvel

  • La dictée populaire : un événement culturel et éducatif majeur à Ouanaminthe - Le National

  • Gaëlle Bien-Aimé fait carton plein à Montréal et à Québec - Le Nouvelliste

  • Coutechève Lavoie Aupont, réapprendre à voir le vodou - Le Nouvelliste

  • AlterPresse | Louis-Philippe Dalembert reçoit le premier Goncourt de la poésie décerné à un écrivain d’Haïti - AlterPresse

  • Le Little Haiti Cultural Complex s’enflamme pour Tabou Combo et Mizik Mizik ! - Le Nouvelliste

  • Rutshelle Guillaume XXL à Montréal - Le Nouvelliste

  • Kanaval : d’Haïti au Québec, le déracinement à hauteur d’enfant - Radio-Canada

  • Ti Boule, humoriste et créateur de contenu ambitieux - Le Nouvelliste

  • Martine Alexandre, une nouvelle voix féminine du Compas direct - Le Nouvelliste

  • Plezi Rara Challenge : les gagnants dévoilés, Lotomobil fait des heureux - Le Nouvelliste

  • «Apachidiz Volume 1», le premier bijou d'AWM - Le Nouvelliste

  • Pyepoudre pour la promotion de l'art et de l'artisanat - Le Nouvelliste

  • Kanaval : d’Haïti au Québec, le déracinement à hauteur d’enfant - Radio-Canada

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