HAÏTI MAGAZINE par DÈYÈ MÒN ENFO

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#51 - PHOTOS CARNAVAL 2025 : La révolte en fête à Jacmel
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#51 - PHOTOS CARNAVAL 2025 : La révolte en fête à Jacmel

Jacmel en mode révolte, Fort-Liberté contre l’adversité, Cayes-Jacmel au rythme des band-a-pied, adieu national à Frankétienne, Mebel Brun en amour et angoisse des habitants de Port-au-Prince

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mars 07, 2025
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Une scène de massacre représentée en papier mâché le 4 mars dernier à Jacmel par l’artiste Vady Confident. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

La crise sécuritaire qui frappe la capitale haïtienne a inspiré les artistes du célèbre carnaval de Jacmel, connus pour leur esprit critique. Malgré la quasi-absence de touristes, les Jacméliens se sont rassemblés en grand nombre pour admirer leurs œuvres et profiter d’un moment de fête. Tout ça et bien plus dans l’édition #51 de HAÏTI MAGAZINE par DÈYÈ MÒN ENFO.

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Sommaire #51

  1. Jacmel entre tradition et révolte

  2. Fort-Liberté : la fête contre l’adversité

  3. Cayes-Jacmel au rythme des band-a-pied

  4. Frankétienne, un adieu national à une légende

  5. Vidéoclip de la semaine : Moun mwen par Mebel Brun

  6. Fuir ou subir : l’angoisse des habitants de Port-au-Prince

  7. Revues de presse

Jacmel entre tradition et révolte

« Nos yeux n’en peuvent plus de pleurer pour les gens qui meurent sous les balles des bandits », pouvait-on lire sur une pancarte portée par un groupe défilant avec un cercueil entouré de mitraillettes en papier mâché. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

En plus des masques de figures mythiques emblématiques du carnaval, des cercueils et des mitraillettes en papier mâché ont aussi emprunté le parcours cette année pour dénoncer la violence qui ravage la capitale et ses environs. Aux policiers, régulièrement représentés en papier mâché, se sont ajoutés les groupes armés, devenus à leur tour des icônes du carnaval dans cette ville réputée pour son artisanat carnavalesque.

Lors du mardi gras le 4 mars, un char, qui n'avait pas défilé lors du carnaval officiel le 23 février, a pris la rue avec une scène de massacre en papier mâché, en référence aux violences qu'a connu Port-au-Prince dans la dernière année. Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

L’artiste Vady Confident et son équipe ont aussi présenté une scène saisissante pour dénoncer l’insécurité qui s’étend de la capitale jusqu’aux portes du Sud-Est. Hors du carnaval officiel, ils ont mis en scène, en papier mâché, des marchands, des policiers et des journalistes pris au piège de bandits armés de fusils automatiques.

Des masques en papier mâché, une attraction phare du carnaval de Jacmel, le 23 février dernier. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Le carnaval officiel de Jacmel a lieu une semaine avant le carnaval national. Cependant, de nombreux artisans poursuivent les festivités jusqu’aux trois jours gras.

Une troupe de danse lors du carnaval de Jacmel, le 23 février. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Le défilé officiel s’est déroulé le dimanche 23 février devant une foule bigarrée, majoritairement composée d’habitants de la région. Dès 14h, les troupes de danse et les masques en papier mâché ont pris le départ.

Musiciens d’une fanfare band-a-pied en soirée, lors du carnaval de Jacmel, le 23 février. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Au premier défilé, l’ambiance était familiale, rythmée par les danses et les chorégraphies des personnages mythiques du carnaval.

Des spectatrices prennent la pose avec un dyab, figure incontournable du carnaval de Jacmel. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Parmi ces figures, le dyab (diable) est sans doute le plus connu, avec ses masques aux traits maléfiques. Certains dyab, appelés zèl, portent des ailes spécialement conçues pour émettre un claquement sonore lorsqu’elles se frappent ensemble.

Des danseuses, le 23 février, lors du carnaval de Jacmel. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo
Une troupe de danse au début du parcours sur la rue principale de Jacmel. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Au bout de la rue principale, une estrade en bois accueille le jury chargé de désigner les vainqueurs des différentes catégories.

Un homme déguisé, devant une banderole du défilé. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

En soirée, les fanfares ont pris le relais, plus dynamiques que jamais. Chaque band-a-pied représente un quartier ou une zone de la région, et défile avec sa propre musique thématique.

Le Fresh-Style Band lors du défilé des fanfares, le soir du carnaval de Jacmel, le 23 février. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Des dizaines, voire des centaines de personnes suivent chaque groupe, dansant au rythme des tambours.

Le roi et la reine du carnaval de Jacmel (4). Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Les band-a-pied sont composées principalement de percussionnistes et de joueurs de kone (prononcé “coné”), une trompette ne produisant qu’une seule note.

Une troupe de "jwiferan" (1), des troupe de danse (2-6) et des personnalités importantes du vodou (7) ont défilé le 23 février à Jacmel. Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Pour jouer une mélodie, chaque musicien doit intervenir au bon moment, nécessitant une parfaite coordination du groupe.

Différentes oeuvres de papier mâché lors du carnaval de Jacmel. Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo
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Différents "dyab" lors du carnaval (1, 3, 4, 5, 6, 7) et lors du mardi gras (2) à Jacmel. Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo
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Différentes fanfares band-a-pieds pendant le carnaval de Jacmel. Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo
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Un seul char avec des musiciens a défilé en fin de soirée cette année, mettant en vedette le rappeur Djemfresh du célèbre groupe Hotmen de Jacmel. Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Fort-Liberté : la fête contre l’adversité

Deux jeunes femmes en costumes inspirés des peuples Taïno, victimes de l’effacement colonial. Photo : Ketlain Difficile / Dèyè Mòn Enfo

Désignée pour accueillir le carnaval national, la ville de Fort-Liberté a finalement perdu son financement après que le premier ministre haïtien eut cédé aux critiques dénonçant l’incohérence d’un tel budget en pleine crise.

Des vestiges de la présence Taïno subsistent dans le nord d’Haïti. Photo : Ketlain Difficile / Dèyè Mòn Enfo

Malgré ce revirement de dernière minute, les autorités locales ont maintenu un carnaval plus modeste, mais tout aussi fréquenté par la population.

Une femme aux couleurs du drapeau haïtien, lors du défilé de Fort-Liberté. Photo : Ketlain Difficile / Dèyè Mòn Enfo

Trois grands chars allégoriques ont défilé l’après-midi aux côtés de petits convois. L’un des chars était consacré aux traditionnels roi et reine du carnaval, tandis qu’un autre rendait hommage aux policiers haïtiens.

Hommage aux pères fondateurs de la révolution haïtienne. Photo : Ketlain Difficile / Dèyè Mòn Enfo

En soirée, de nombreuses fanfares du Nord-Est ont pris le relais. Un peu plus tard, trois groupes de konpa direct du Cap-Haïtien – Septentrional (lundi), Tropicana (mardi), et Anbyans (lundi et mardi) – ont, sur leurs chars, enflammé la foule.

Photos : Ketlain Difficile / Dèyè Mòn Enfo

Cayes-Jacmel au rythme des band-a-pied

Le Full Fresh Band a enflammé les rues de Cayes-Jacmel le 4 mars. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Voisine de Jacmel, la ville de Cayes-Jacmel célèbre aussi le carnaval, notamment durant les trois jours gras. Deux scènes ont été installées sur la rue principale, où des musiciens locaux se sont succédé.

Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Chaque passage de fanfare interrompait la programmation des artistes pour laisser place à la musique de rue.

Différents band-a-pied à Cayes-Jacmel le 4 mars. Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Véritables stars du carnaval, les band-a-pied attiraient les foules en défilant dans toute la ville.

Le Full Fresh Band de Cayes-Jacmel. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo
Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Frankétienne, un adieu national à une légende

Des policiers en garde à vue devant la dépouille de Frankétienne. Photo : Josué Visual / Chokarella

Des funérailles nationales ont eu lieu à l’église Saint-Pierre de Pétion-Ville le 28 février pour saluer la mémoire de Frankétienne, écrivain, peintre et auteur de Dézafi (1975), premier roman en créole.

La dépouille de Frankétienne lors de ses funérailles. Photo : Josué Visual / Chokarella

De nombreux dignitaires étaient présents, dont le Président du Conseil présidentiel de transition et le premier ministre.

L'épouse de Frankétienne, Marie Andrée Manuel (2, 4), le président du CPT, Leslie Voltaire (2, 5) et le premier ministre, Alix Fils-Aimé (5, au centre). Photos : Josué Visual / Chokarella

Vidéoclip de la semaine

Moun mwen - Mebel Brun

Sans prétention, le morceau Moun mwen – que l’on pourrait traduire par Quelqu’un de mon équipe en français – s’est imposé comme un véritable ver d’oreille, séduisant les DJ et envahissant les réseaux sociaux depuis la mi-février.

« Si t’aimer est un crime, qu’on m’arrête sur-le-champ », lance le premier couplet de cette déclaration d’amour portée par un rythme aux influences afropop et konpa.

« C’est avec toi que je veux tout partager », poursuit Mebel Brun, avant de conclure sur un refrain entêtant : « Ça, c’est Moun mwen… Je suis jaloux pour Moun mwen, je suis sensible pour Moun mwen, j’aime Moun mwen. »

Fuir ou subir : l’angoisse des habitants de Port-au-Prince

Des habitants de Delmas 30, à Port-au-Prince, le 27 février, réfugiés sur un terrain appartenant au ministère des Travaux publics. Photo : Siffroy Clarens / AFP

L’angoisse s’est intensifiée parmi les habitants des dernières zones encore épargnées de Port-au-Prince. Au cours des deux dernières semaines de février, des attaques coordonnées de groupes armés ont été signalées simultanément dans plusieurs quartiers. Des milliers de personnes ont à nouveau été contraintes d’abandonner leur domicile, déambulant dans les rues avec leurs rares effets personnels. Depuis le 14 février, au moins 42 000 personnes ont dû fuir leur maison, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Photo : Siffroy Clarens / AFP

La majorité des déplacés proviennent de Delmas 30, un quartier où les assauts se sont poursuivis sans relâche depuis trois semaines. D’autres attaques ont été rapportées à Carrefour-Feuilles et à Pernier, aux portes de Pétion-Ville. À Kenscoff, après une accalmie de deux semaines, les violences ont repris, et des groupes armés ont fini par prendre le contrôle d’une partie de la route principale. Cette artère stratégique est à nouveau bloquée depuis mardi, rendant les déplacements quasi impossibles.

Clin d’œil – Un sommet pour l’avenir économique d’Haïti

Une foule nombreuse réunie au sommet Kenari 2025. Photo : Josué Visual

Le sommet Kenari 2025 s’est tenu le 2 mars, réunissant plusieurs experts, dont Etzer Emile et Marc Alain Boucicault, pour débattre des enjeux de l’éducation, de l’inclusion financière, des nouvelles technologies et du commerce international. L’événement, organisé en partenariat avec le PNUD, a rassemblé plus de 1 000 participants. Josué Visual, photographe et collaborateur de HAÏTI MAGAZINE, a été invité à immortaliser cette journée riche en échanges.

Certains invités du sommet. Photos : Josué Visual

L’équipe DÈYÈ MÒN ENFO

Photo-journalistes : Francillon Laguerre, Sonson Thelusma, Andoo Lafond, Milot Andris, Patrick Payin
Comité éditorial : Etienne Côté-Paluck, Jean Elie Fortiné, Jean-Paul Saint-Fleur
Stagiaires : Wilky Andris, Donley Jean Simon
Collaboration spéciale : Ketlain Difficile, Josué Visual, Siffroy Clarens, Stéphanie Tourillon-Gingras, Mateo Fortin Lubin
Partenaires médiatiques : Centre à la Une, J-COM, Nord-Est Info
Partenaire institutionnel : Kay Fanm, Mouka.ht

Un merci particulier au Fonds québécois pour le journalisme international (FQJI) pour son appui.

À quoi sert votre contribution ?

Votre appui mensuel permet de financer la production et de rétribuer les collaborateurs de DÈYÈ MÒN ENFO dans les communes de Cité-Soleil, de Port-au-Prince et de Cayes-Jacmel. De plus, des dons sont régulièrement distribués pour frais médicaux, frais scolaires et autres urgences auprès de ces communautés.

Revues de presse

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