HAÏTI MAGAZINE par DÈYÈ MÒN ENFO

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#53 - Célébrations d'un drapeau en berne

#53 - Célébrations d'un drapeau en berne

Drapeau célébré sous fond de crise, le canal de Ouanaminthe dans L’actualité, les groupes rara dans la nuit, Gwotèt et Ange Carla tracent leur chemin, marathon aux Cayes et Port-au-Prince encerclé

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mai 22, 2025
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HAÏTI MAGAZINE par DÈYÈ MÒN ENFO
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#53 - Célébrations d'un drapeau en berne
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Musicienne participant à un défilé pour le jour du drapeau le 18 mai à Cayes-Jacmel. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Dimanche dernier, le pays a célébré la fête du drapeau de manière sobre, alors qu’il traverse l’une des pires crises de son histoire. Dans le Nord et le Sud-Est, les traditionnelles parades et fanfares de jeunes ont animé les rues pour rappeler cette date marquante de l’histoire de la libération nationale. Tout ça et bien plus dans l’édition #53 de HAÏTI MAGAZINE par DÈYÈ MÒN ENFO.

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Mot de la rédaction : Nous sommes désormais des déplacés. Nous avons été forcés de faire vider notre appartement et le bureau de DÈYÈ MÒN ENFO, situés dans le quartier Pacot, à Port-au-Prince, en raison de l’intensification du conflit armé dans la zone ces dernières semaines. Ceci a ralenti la production de ce numéro, mais nous vous proposerons sous peu un petit bonus musical pour nous faire pardonner.

Sommaire #53

  1. Le Nord et le Sud commémorent le drapeau

  2. Le canal de Ouanaminthe dans le magazine L’actualité

  3. Les groupes rara s’emparent de la nuit

  4. Vidéoclip de la semaine - M ap chache chimen m par Gwotèt, Ange Carla et Opak

  5. Courir sous les nuages du Sud

  6. Port-au-Prince encerclée, Mirebalais menacée

  7. Revues de presse

Le Nord et le Sud commémorent le drapeau

Trompettiste au défilé du Cap-Haïtien le 18 mai. Photo : Ketlain Difficile / Dèyè Mòn Enfo

La tradition est bien ancrée, et le symbole demeure fort : le 18 mai 1803, lors d’un congrès révolutionnaire, Jean-Jacques Dessalines retira la bande blanche du drapeau français, et Catherine Flon recousu les deux bandes restantes. Ce jour férié est célébré chaque année à travers le pays par des messes, des parades et des défilés de fanfares scolaires.

Danseuses durant la messe officielle précédant le défilé à Cayes-Jacmel le 18 mai. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

La tradition veut que le président se rende à l’Arcahaie, lieu du congrès historique. « Certaines régions, comme le Cap-Haïtien, sont mieux équipées pour accueillir un tel événement dans le contexte actuel », a cependant justifié Bendgy Tilias, secrétaire d’État à la Communication, au micro de Magik9.

Jeune fille avec un drapeau dans les cheveux attendant la communion à l’église Notre-Dame-du-Mont-Carmel de Cayes-Jacmel. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Une délégation de quatre membres du Conseil présidentiel de transition, accompagnée du Premier ministre, s’est donc rendue, en hélicoptère, de Port-au-Prince au Cap-Haïtien pour assister aux cérémonies officielles dimanche.

Chorégraphie au défilé du Cap-Haïtien le 18 mai. Photo : Ketlain Difficile / Dèyè Mòn Enfo

Dans un premier temps, des manifestants – dont des enseignants en grève pour n’avoir pas été payés depuis des mois par l’État – ont occupé l’entrée de la cathédrale du Cap-Haïtien, où se tenait une messe en présence des dirigeants. Plus tard, des huées ont accompagné les discours prononcés lors du dîner officiel organisé à la mairie, juste devant la cathédrale.

Fanfare lors du défilé du Jour du drapeau à Cayes-Jacmel. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Près de quatre ans après le début de la crise sécuritaire, la situation est si désastreuse dans le pays que, pour certains, la tenue de cérémonies coûteuses, loin de la capitale, semblait déplacée.

Véhicule à trois roues au défilé du Cap-Haïtien. Photo : Ketlain Difficile / Dèyè Mòn Enfo

Le défilé, principalement composé d’élèves et de jeunes, s’est toutefois déroulé sans incident dans les rues du Cap-Haïtien un peu plus tard, pour le plus grand plaisir du public. Un véhicule à trois roues, très populaires en transport collectif dans le Nord, a même servi de char.

Défilé au Cap-Haïtien. Photos : Ketlain Difficile / Dèyè Mòn Enfo

À une trentaine de kilomètres au sud de Port-au-Prince, Cayes-Jacmel a profité du beau temps matinal pour organiser une messe traditionnelle, suivie d’un défilé combinant musique et danse.

Parade et messe à Cayes-Jacmel le 18 mai. Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Le canal de Ouanaminthe dans le magazine L’actualité

Pour les agriculteurs et la population haïtienne en quête de solutions à la crise sécuritaire que traverse le pays, le canal de Ouanaminthe est bien plus qu’une simple construction : il incarne la relance économique ainsi que la souveraineté alimentaire.

Avec l’appui du Fonds québécois pour le journalisme international, une partie de l’équipe de Dèyè Mòn Enfo s’était déplacée l’an dernier pendant presque deux semaines pour suivre l’évolution du chantier. Merci à tous les bénévoles du chantier du canal de Ouanaminthe qui nous ont reçu les bras ouverts.

Le reportage publié dans l’édition du mois de juin du magazine L’actualité est disponible en ligne et dans les kiosques à journaux.

Les groupes rara s’emparent de la nuit

Groupe rara aux Cayes durant les célébrations de la fin de semaine de Pâques. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Les fanfares Rara ont envahi les rues du pays, surtout la nuit, dans les semaines suivant le carnaval. Ces défilés festifs, souvent organisés dans les différentes communes, ont culminé pendant la fin de semaine de Pâques.

Photos : Jeane Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Dans la ville des Cayes, le festival Resif a accueilli plusieurs de ces groupes nocturnes, offrant une scène vivante à cette tradition populaire.

Vidéoclip de la semaine

M ap chache chimen m - Gwotèt feat. Ange Carla x Opak MNG

Le jeune rappeur Gwotèt s’est associé à la chanteuse Ange Carla pour un morceau qui a profondément touché le cœur de la jeunesse haïtienne ces dernières semaines.

Accompagnée d’un vidéoclip à la réalisation soignée, la chanson illustre avec justesse la réalité des jeunes de la capitale et du pays en entier. Ce titre est un appel vibrant à « suivre son chemin », malgré les épreuves de la vie dans une ville en crise.

« Même si le vent cessait de souffler, ou le soleil de se lever, nous continuerions à courir jusqu’à ce que notre vie s’élève. Et si un jour la course s’arrêtait, nous marcherions, jusqu’à ce que, dans notre dos, nos ailes se déploient. »

Courir sous les nuages du Sud

Un marathonien se fait offir de l’eau depuis un véhicule de la police. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

La sixième édition du Cayes Marathon s’est tenue le mois dernier sous un ciel nuageux, mais sans pluie, quelques jours à peine après les inondations qui ont affecté toute la région. Comme chaque année, le parcours a débuté à Cavaillon pour se terminer au centre-ville des Cayes, dans le département du Sud.

La joie d’être près du fil d’arrivée. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Adelson Désirin, chez les hommes, et Jésumène Colin, chez les femmes, ont remporté l’épreuve de 21 kilomètres (demi-marathon). La compétition a rassemblé plus de 150 participantes et participants venus de tous les départements du pays.

Marathonien appuyé par son frère à moto. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Une course scolaire a également été organisée pour les enfants, sur un tronçon de 10 kilomètres.

Photos : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo
Adelson Désirin, gagnant du demi-marathon des Cayes, en 1 heure 8 minutes, est originaire d’Arcahaie. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Port-au-Prince encerclée, Mirebalais menacée

La crise à Port-au-Prince s’enlise, alors que les combats se poursuivent à Pacot, Kenscoff et jusqu’à Mirebalais. À une quarantaine de kilomètres au nord de la capitale, la centrale hydroélectrique de Péligre, située dans la région de Mirebalais, est à l’arrêt depuis plus d’une semaine, plongeant toute la région métropolitaine dans le noir.

Des associations locales de Mirebalais auraient revendiqué le sabotage de la centrale, exigeant une intervention accrue des forces de l’ordre pour combattre les groupes armés.

Enterrement du policier Garry Luma à Jérémie, le 24 avril dernier. Il est décédé dans lors d'affrontements dans la région de Mirebalais. Photos : Jean Elie Fortiné /. Dèyè Mòn Enfo

Malgré quelques arrestations et certaines victoires stratégiques des autorités, la grande majorité des territoires conquis par les groupes criminels armés cette année demeure sous leur contrôle.

Clin d’oeil - Le jazz résonne à Port-au-Prince malgré l’adversité

Malgré un contexte difficile et plusieurs menaces sécuritaires, le Festival de Jazz de Port-au-Prince a réussi à organiser deux jours de célébrations musicales à l’hôtel Karibe, au cours du mois d’avril.

La chanteuse Gardyn Mercier sur scène dans la cour de l’hôtel Karibe. Vidéo : Françoise Ponticq

L’équipe DÈYÈ MÒN ENFO

Photo-journalistes : Francillon Laguerre, Sonson Thelusma, Andoo Lafond, Milot Andris, Patrick Payin
Comité éditorial : Etienne Côté-Paluck, Jean Elie Fortiné, Jean-Paul Saint-Fleur
Stagiaires : Wilky Andris, Donley Jean Simon
Collaboration spéciale : Ketlain Difficile, François Ponticq, Réginald “Raypaklè” Louissaint, Stéphanie Tourillon-Gingras, Mateo Fortin Lubin
Partenaires médiatiques : Centre à la Une, J-COM, Nord-Est Info
Partenaire institutionnel : Kay Fanm, Mouka.ht

À quoi sert votre contribution ?

Votre appui mensuel permet de financer la production et de rétribuer les collaborateurs de DÈYÈ MÒN ENFO dans les communes de Cité-Soleil, de Port-au-Prince et de Cayes-Jacmel. De plus, des dons sont régulièrement distribués pour frais médicaux, frais scolaires et autres urgences auprès de ces communautés.

Revues de presse

Vue aérienne de la plage de Ti-Mouillage dans le département du Sud-Est cette semaine. Photo : Jean Elie Fortiné / Dèyè Mòn Enfo

Revue de presse - Musique

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